Agnès de Bentzmann, Naturopathe passionnée, et membre du Comité d’Experts KALAE, nous parle de son métier, de sa complémentarité avec les médecines conventionnelles d’aujourd’hui et nous livre ses conseils de pro pour avoir une belle peau.
KALAE : En quelques mots, Agnès, pouvez-vous nous en dire plus sur le succès de la naturopathie ?
Agnès de Bentzmann: Fort heureusement, on parle désormais de plus en plus de prévention, et la naturopathie est experte en ce domaine. C’est sa spécialité que d’éduquer de façon poussée à utiliser les bons outils pour préserver une bonne santé sur le long terme. La médecine a déjà assez à faire pour soulager les gens de multiples lésions ou dérèglements irréversibles. Les personnes prennent conscience qu’elles peuvent éviter d’en arriver à ce stade. Par ailleurs, les informations abondent sur internet et dans la presse de façon parfois contradictoire.
KALAE : Pourquoi consulter un Naturopathe ?
A.de B. : Consulter un naturopathe permet de faire un bilan personnalisé et explique sans doute le succès de cette discipline. Le bilan de vitalité est l’occasion de faire le point sur un plan général, en prenant le temps de se confier, de n’éviter aucun tabou, d’avouer son ignorance sur sa physiologie. Prendre le temps d’expliquer une cure, partager son émerveillement devant des mécanismes du corps humain, faire profiter de son savoir et rendre la personne autonome sur quelque chose d’aussi important que la santé illustrent aussi l’engouement pour les formations en naturopathie.
Il faut néanmoins se méfier des formations rapides, qui peuvent être toujours intéressantes sur le plan personnel, mais ne permettent pas de s’installer comme praticien. La prise en charge est une chose à prendre avec beaucoup de sérieux et beaucoup d’humilité, et avec le plus grand respect pour la vie.
KALAE : Les médecines douces et la médecine conventionnelle sont-elles vraiment complémentaires selon vous ? Pourquoi ?
A.de B. : La médecine conventionnelle agit plutôt sur le symptôme et il est très important pour beaucoup de personnes de les soulager rapidement et de façon efficace car la douleur empêche de vivre pleinement. Mais certains troubles légers, pouvant devenir plus handicapants sur le long terme, s’ils sont pris à temps, peuvent être efficacement traités par les médecines douces, de façon plus naturelle et moins toxique.
De même, pour les troubles chroniques, si les crises peuvent être résolues par des médicaments efficaces, il est vraiment intéressant de prendre le relais à la fois par des traitements symptomatiques mais naturels comme la phytothérapie, mais aussi en recherchant la cause du dérèglement, souvent dû à un éloignement de la vie naturelle, c’est à dire à un manque de repos, une alimentation ultra-transformée, une sur-activité entraînant un mauvais équilibre du système nerveux et hormonal.
La plupart des médecines douces rencontrent de francs succès sur ces rééquilibrages. La mission de KALAE consistant à sélectionner des produits vraiment vertueux, est une avancée tout à fait nécessaire dans l’univers des compléments alimentaires, qui est une jungle dans laquelle il est parfois difficile de se retrouver, le terme « d’origine naturelle » ne voulant pas dire grand-chose.
KALAE : Voyez-vous des points communs entre la naturopathie et la médecine générale ? Lesquels ?
A.de B. : Il y a effectivement beaucoup de points communs dans l’idée du rétablissement de la santé de la personne, santé qui a une définition bien précise donnée par l’OMS et revêt une dimension globale. Donc, la naturopathie, de même que la médecine générale, considèrent la personne de façon holistique.
A propos du lien thérapeutique d’ailleurs, on parlait autrefois de médecin de famille qui connaissait beaucoup de chose de la vie de son patient, je pense qu’un naturopathe, sans être intrusif, doit avoir une bonne écoute et s’attacher tout particulièrement à l’environnement familial et professionnel de son client, comme le fait un généraliste.
Mais la médecine générale et la naturopathie ne sont pas interchangeables, la naturopathie n’intervient pas en cas de lésions sur des organes, ou alors en accompagnement d' une prise en charge médicale, il ne faut jamais oublier que le naturopathe est en premier lieu un hygiéniste, dont les principaux outils sont la nutrition, l’activité physique et la gestion du stress, auxquels s’ajoutent d’autres moyens naturels pour relancer la vitalité.
De plus, la médecine générale a évidemment une approche scientifique, alors que la naturopathie a plutôt une approche empirique.
KALAE : Quel avenir souhaitez-vous pour les médecines douces ?
A.de B. : Une franche réconciliation avec la médecine conventionnelle et un partenariat plus important entre médecins et praticiens. Je rencontre de plus en plus de médecins véritablement intéressés par ces pratiques, et qui, avec beaucoup d’humilité, voudraient que leurs patients, en complément de leur traitement, se tournent vers les médecines complémentaires. A quand un grand congrès qui nous rassemble tous et qui rétablira la confiance pour le plus grand bénéfice de ceux qui viennent nous consulter ?
KALAE : Pourquoi avoir choisi la naturopathie et pas une autre pratique des médecines douces ?
A.de B. : La naturopathie est originale dans sa volonté constante de rechercher la cause d’un déséquilibre par rapport à la physiologie originelle de l’être humain. C’est sans doute l’idée d’arriver à appuyer sur le bouton « reset » qui m’a fascinée, sortir de la fatalité et redonner l’énergie et la joie de se lever le matin et réaliser pleinement tous ses projets.
C’est pour moi la science de la Vie au sens le plus noble du terme. Si le symptôme est entendu lors du bilan de vitalité et pris en considération de façon sincère et empathique, le praticien naturopathe se doit de tout de suite faire des liens en cascade, comme remonter le film en arrière, non pas pour soulager le client de façon immédiate, mais pour commencer le plus vite possible à travailler sur le « terrain », afin que la personne se rapproche en profondeur de son être originel.
KALAE : En tant que naturopathe, comment abordez-vous notre organe cutané : la peau ?
A.de B. : Un de mes professeurs d’Isupnat, mon école de naturopathie, décrivait ainsi le rôle de la peau comme organe d’élimination du corps humain : « c’est un peu la copine bonne poire qui dit toujours oui pour faire le job, alors qu’elle n’en a pas les compétences ».
J’ai trouvé cette image tout à fait explicite : certes la peau est un des 5 émonctoires (organes d’élimination) principaux avec les reins, les intestins, le foie et les poumons. Néanmoins, son rôle dans ce domaine devrait rester léger, les glandes sudoripares et sébacées tenant une fonction régulière mais d’une intensité relative.
Aussi, le secret d’une jolie peau est d’entretenir les autres émonctoires avec soin ; cela passe, pour les intestins et les reins, par une alimentation simple et non transformée (avec plus de crû que de cuit selon l’état de vos intestins), et par une pratique sportive très régulière et une bonne hydratation. L’état psycho-émotionnel influe aussi fortement sur l’équilibre de la peau ; il faut donc entretenir son système nerveux par un bon sommeil, une profonde respiration, et des loisirs adaptés à son tempérament.
KALAE : Quelles solutions naturelles préconisez-vous pour préparer sa peau au soleil ?
A.de B. : J’insiste une fois de plus sur les trésors que sont les jus de légumes, très faciles à digérer car sans fibres et très riches en nutriments et enzymes qui sont à la base d’un organisme plein de vitalité : citons en tout premier le jus de carotte, adapté à tous, ainsi que le jus d’épinard, grands nettoyants du tube digestif, les deux peuvent se marier à d’autres légumes et l’on peut y ajouter, du citron, du gingembre, du curcuma.
Gardez les fruits à manger en entier ou en smoothie, leurs fibres sont beaucoup plus douces et nettoient parfaitement le corps, ils sont beaucoup mieux digérés lorsqu’ils sont mangés seuls ou avec des légumes crus en salade.
En super aliments, comme les algues, on peut conseiller de prendre dès maintenant de la Klamath, au profil très complet en nutriments, suivie un mois avant l’exposition et pendant l’été de l'astaxanthine*, riches en caroténoïdes.
Enfin, en micronutrition, et pour remonter son équilibre en acide gras, fondamental pour gérer l’état inflammatoire du corps, une cure d'oméga 3 (principalement riche en DHA) sera la bienvenue. Attention en cas de prise d'anticoagulant et si vous subissez une intervention chirurgicale, car les omégas 3 fluidifient le sang, parlez-en avec votre médecin et interrompez la prise une semaine avant l’intervention.
* : L’astaxanthine est un pigment naturel provenant de la famille des caroténoïdes. Elle a des bienfaits antioxydants en captant les radicaux libres responsables du vieillissement
Agnès de Bentzmann, Naturopathe, Paris
